http://www.fauconspelerins.be

Publié le par ma vie de chien

Habituée aux mariages princiers et aux enterrements royaux, la cathédrale de Bruxelles vit aussi au rythme d'une famille de faucons pèlerins, suivie en direct sur le web par des milliers de passionnés à travers le monde.

Les internautes ont été récompensés cette semaine de leur fidélité en découvrant la naissance de trois oisillons à 55 mètres de haut, sur la tour nord de la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule. Mercredi puis jeudi, les bébés ont troué la coquille de leur oeuf et émis leurs premiers pépiements, qui se sont vite perdus dans le vacarme de la capitale belge.

Cet événement n'est pas passé inaperçu: trois caméras à infra-rouge l'ont retransmis en streaming sur le site http://www.fauconspelerins.be.

"L'intérêt des internautes est de plus en plus grand. Nous en sommes à environ 10.000 connections par jour", se félicite Didier Vangeluwe, l'ornithologue de l'Institut royal des sciences naturelles de Belgique à l'origine de l'opération "Faucons pour tous".

L'an dernier, le site avait accueilli en deux mois quelque 350.000 visiteurs de 80 pays différents, attirés par le spectacle émouvant de l'éclosion des fauconneaux, petites boules de duvet nourries, becquée après becquée, par leur mère. 5937596436_863092012c.jpg

C'est en 2004 que les faucons ont élu domicile sur un étroit balconnet de la cathédrale, à quelques centaines de mètres de la Grand Place de Bruxelles. "Nous avons été surpris car ces oiseaux nichent traditionnellement sur les falaises de pierres", témoigne Didier Vangeluwe. "Mais, ces dernières décennies, ils sont de plus en plus nombreux à s'installer sur des édifices élevés comme des églises, des cheminées ou même des tours de refroidissement de centrales nucléaires".

L'altitude est en effet indispensable pour permettre à ce rapace au regard perçant de surveiller le ciel à la recherche d'une proie qu'il capture en plein vol. Il est capable de piquer sur elle à une vitesse de près de 400 km/h, ce qui en fait l'oiseau le plus rapide.

A Bruxelles, sa proie favorite est le pigeon, le "rat du ciel urbain", qu'il tue avec la bénédiction des autorités locales.

Mais la variété de ses repas étonne les scientifiques, qui ont répertorié 44 espèces d'oiseaux différentes en analysant les plumes retrouvées à proximité de son nid. "C'est le cas du bécasseau maubèche, un migrateur qui voyage de Sibérie au sud de l'Afrique et qui n'avait jamais été observé à Bruxelles. En ce sens, le faucon pèlerin est un fantastique auxiliaire de la science", souligne Didier Vangeluwe.

La présence de faucons en pleine ville témoigne aussi du renouveau de ces rapaces, qui avaient disparu d'une bonne partie de l'Europe occidentale dans les années 1970, victimes d'empoisonnement par les pesticides. Grâce à l'interdiction de certaines substances chimiques et à la directive européenne de protection des oiseaux, ils sont revenus nicher en Belgique, où une centaine de couples sont désormais répertoriés.

La France compterait également plus d'un millier de couples. Comme à Bruxelles, l'un d'eux s'est installé sur une cathédrale, Sainte Cécile d'Albi (sud-ouest), et des caméras suivent en direct ses aventures (http://fauconpelerin.mairie-albi.fr/).

Publié dans INFO PRATIQUE

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