Inquiétante mortalité de poissons dans le Doubs et la Loue
La consommation de poissons a été interdite, dans la Loue à la suite d'une "hécatombe" de ces animaux, tandis qu'une centaine de poissons ont été retrouvés morts sur le parcours franco-suisse du Doubs, a-t-on appris vendredi auprès du canton suisse du Jura.
La préfecture du Doubs a pris jeudi dernier un arrêt d'interdiction de la consommation de poissons pêchés dans la rivière la Loue, de sa source à Quingey (Doubs), et un arrêté interdisant l'utilisation de l'eau de cette rivière pour abreuver le bétail.
Une demi-douzaine d'associations de protection de la nature et de la Loue ont déposé une "plainte contre X pour pollution de la rivière Loue et mortalité du poisson", a indiqué le parquet du tribunal de grande instance de Besançon.
D'après les analyses, les cyanobactéries (algues bleues microscopiques), qui témoignent d'une dégradation du milieu naturel, seraient à l'origine de la très forte mortalité de poissons dans la Loue et de la mort d'un chevreuil aux abords de cette rivière, a indiqué la préfecture.
"La baignade et les autres activités nautiques ne sont pas, pour l'instant, interdites. Il est cependant recommandé d'éviter d'ingérer de l'eau, de prendre une +douche soignée+ après la baignade", a indiqué la préfecture dans un communiqué.
Vingt et une communes du département Doubs sont concernées par les arrêtés.
Par ailleurs, une centaine de poissons, essentiellement des truites et des ombres adultes, ont été retrouvés morts sur le parcours franco-suisse du Doubs. "C'est une mortalité importante, bien que plus modeste que l'hécatombe survenue dans la Loue", a indiqué l'Office jurassien de l'environnement.
Des analyses de la qualité des eaux du Doubs, et particulièrement sur une éventuelle concentration élevée de cyanobactéries, sont en cours. Les résultats sont attendus lundi, a ajouté l'office suisse.
Les cyanobactéries se développent en cas de températures élevées, de faible débit des eaux et de présence importante matières organiques dans l'eau, comme le phosphate. Les conditions climatiques semblent, cette année, avoir créé une configuration particulièrement favorable à ce phénomène.