Un chien contre les allergies chez les enfants
Les petits enfants ayant un chien à la maison seraient moins sujets à développer plus tard
des allergies respiratoires, selon une étude allemande à paraître dans le numéro de mai du
Journal européen de pneumologie (ERJ).
Depuis des années, la question du bénéfice, en termes de protection contre les allergies, du
contact avec un animal domestique à poils (chien ou chat) dès le plus jeune âge, est
régulièrement soulevée, sans que les études aient pu apporter une réponse définitive.
Joachim Heinrich (Helmholtz Zentrum, Munich) et son équipe ont suivi depuis la naissance
jusqu'à 6 ans quelque 9.000 enfants déjà inclus dans deux cohortes allemandes de
recherches sur les allergies.
Les parents ont été soumis à des questionnaires très complets, tandis que des analyses de
sang ont été réalisées chez plus de 3.000 enfants afin de rechercher des anticorps
spécifiques d'une "sensibilisation allergique". La "sensibilisation" est une réponse
immunitaire, distincte d'une allergie déclarée.
Les chercheurs ont trouvé que la possession d'un chien au cours de la petite enfance n'était
pas associée "à une sensibilisation spécifique aux poils de chiens". En revanche, "la présence
d'un chien à la maison était clairement associée à un taux significativement plus faible de
sensibilisation aux pollens et aux allergies inhalés".
L'effet protecteur n'a pas été observé chez les enfants en contact régulier avec des chiens,
mais qui n'en possédaient pas chez eux.
Les chercheurs n'ont pas trouvé non plus de corrélation entre le fait de posséder un chien
(une famille sur dix) ou d'en côtoyer régulièrement et le développement de maladies ou de
symptômes allergiques (asthme, eczéma, rhinite allergique).
Faut-il recommander aux parents de faire l'acquisition d'un chien ? Les chercheurs estiment
qu'il est trop tôt pour tirer cette conclusion, dans la mesure où ils n'ont pas établi clairement
le mécanisme qui permettrait d'expliquer leurs résultats.
Selon Joachim Heinrich, la protection pourrait être indirecte, notamment par une forte
exposition des petits propriétaires de chiens à un certain nombre de germes que leurs
compagnons à quatre pattes récoltent à l'extérieur et véhiculent sur leurs poils. L'exposition
précoce à de multiples agents infectieux pourrait ainsi stimuler la maturation du système
immunitaire.
Pour vérifier si cette influence bénéfique sur la sensibilisation aux allergènes respiratoires se
maintient sur la durée, les chercheurs ont prévu de nouvelles analyses lorsque les enfants
inclus dans l'étude auront atteint l'âge de 10 ans.